But pieces of what ?!

ORACULAR SPECTACULAR

C'était comme si la musique avait décidée de ne plus jamais se renouveler. Comme si la décision de stagner, de s'immobiliser, de rester pétrifié, statufié, était prise et scellée pour longtemps. Nous étions donc condamnés à écouter, réécouter, puis écouter à nouveau les sons que l'on connaissait par coeur depuis toujours. Et les sons proclamés, vendus, en tant que nouveaux se révélaient tellement semblables, similaires à la musique des anciens, que l'on avait l'impression que ces mélodies étaient déjà inscrites dans nos têtes. Je ne dénigre en aucun cas leur qualité, car beaucoup de ces musiques contiennent du bon son. Je regrettais simplement l'absence du renouveau. On la regrettait.

Ce fut une après-midi qui, tout comme la musique, ressemblait aux autres. Une après-midi où la télé fut allumée. On entendait les paroles aux accents américains provenant d'MTV et ses programmes abêtissant. Jusqu'à ce qu'un clip apparut à l'écran. Une vidéo étrange; par l'image et par le son. Des images psychédéliques s'enchaînaient sans logique; je me surpris à confondre cela avec un mauvais montage vidéo. Et puis, ce mystérieux son ce métamorphosa en une musique entraînante, frappante, qui me fit soudainement vibrer l'estomac. De la pop largement marquée par du rock, et agrémentée d'electro. Je n'avais jamais entendu ça. Et par malheur pour certains, j'ai aimé. Le clip étant désigné "Tube de l'été Pulse", je le vis maintes fois. Et à chaque fois, le même cinéma se répetait. Je dansais, sans même être en rythme, et chantais, sans même connaître les paroles.

Quelques jours plus tard, un Dimanche 4 juillet, j'étais aux Eurockéennes de Belfort, festival que j'aime au plus haut point. Les places avaient au départ été achetées afin de voir les concerts de The Offspring, Babyshambles, Moriarty, et autres. Mais comme poussée par une attraction incernable, je me retrouvai au milieu de la scène du chapiteau, attendant ce groupe qu'on appelait MGMT. Je dus me mettre sûr la pointe des pieds pour voir Ben, Andrew, et le reste de la bande arriver. Les sons électro ressentis dans la vidéo retentirent. MGMT fut acclamé par la foule.

Grâce à la vague humaine et ses mouvements provoqués par le pogo, je fus comme par magie, envoyée tout devant. Je pouvais toucher des mes mains moites les barrières de sécurité. La musique résonnait jusque dans mes entrailles. J'essayais du mieux que possible d'évacuer ce trop plein d'émotions que ce groupe m'avait tout à coup fait ressentir. Je participai au pogo comme jamais.

MGMT sur scène, c'est comme la boule de délicieuse crème chantilly fouettée avec délicatesse sur une poire au goût exquis posée sur un lit de douce glace à la vanille et de chocolat noir intense et encore chaud. Ils dégagent une énergie époustouflante, et leurs attitudes psychédéliques sont des perles rares. Leur show se révéla être une pure merveille, un trésor récemment déterré, un bonheur intense, une magie dont seul MGMT connaissait le secret.

Aussitôt le festival terminé, je décidai de me procurer au plus vite l'album du groupe. Quelques jours après, je possèdais l'album de ces spectaculaires oracles. Ma première écoute fut passionnée. Je la renouvelai. Et à chaque fois je ressenti un plaisir inégalé. Eh puis, ce plaisir se transforma en culte. Je commençai à être obsedée par ces deux mecs si talentueux. J'entrai en transe dès que leur musique retentissait. Ils m'ont rendus heureuse. Lorsque "Time To Pretend", "Weekend Wars", "Of Moon, Birds and Monsters", "Kids", "The Handshake", "4th Dimensional Transition", "Future Reflections", "Electric Feel", "Pieces Of What" (d'où le nom de ce blog), "The Youth" (les 10 titres de l'album Oracular Spectacular sont désormais cités, dans le désordres, oc), "Boogie Down", "Indie Rockers", l'incroyable "Metanoia", et toutes les autres parviennent à mes oreilles, je m'évade. Je m'envole. Jusqu'à la lune. Au moins. Et même, jusqu'à l'infini. Je rêve. Et j'ai cette magnifique sensation; comme si tout, tout venait seulement de commencer. Comme si nous n'étions qu'au début de la vie, au début du monde.

MGMT, c'est mieux que la drogue. Mieux que le cannabis, que la cocaïne, que l'héro, que l'ectasy. On y est définitivement accro et dépendants. Mais ça ne nuit pas à notre précieuse santé.

Mais qu'a donc leurs musiques de si spécial ? Tout. Pour moi, comme pour beaucoup d'autres. La musique d'MGMT a tout. Des élans de rêves, d'espoirs, de magie, de psychédélie, de sombreté aussi, de beauté, de réalité, d'amour contenus dans des rythmes et mélodies mélangeant divinement pop, rock, psychédélique et electro.

Enfin, la musique connait de nouveaux sons. Comparables à aucun autre. Ces sons que l'on attendait depuis le Stones, Led Zepplin, Nirvana, ou Neil Young sont là. MGMT est le commencement du renouveau.

A bientôt, The P.Monster.